Paludisme

Le paludisme, ou malaria, est une maladie grave transmise par l’anophèle, un genre de moustique. Elle menace une grande partie de l’humanité. Et notamment les populations qui vivent dans des pays pauvres des régions tropicales et subtropicales. D’après l’Organisation mondiale de la santé le paludisme a tué 435 000 personnes durant l’année 2017. Dont la majorité sont des enfants de moins de 5 ans. 

On nomme également cette maladie malaria. Ce terme est employé surtout en anglais, bien qu’on le rencontre également en français. Il est dérivé de l’italien qui signifie “mauvais air”. Car durant longtemps on pensait que cette maladie était causée par les émanations putrides des marécages. Le rôle du moustique n’ayant pas été mis en cause qu’en 1897. Le paludisme est une maladie grave qui menace plusieurs milliards d’habitants. Elle sévit souvent dans des régions pauvres où l’accès à des traitements est parfois difficile. En France, cette maladie est à déclaration obligatoire. Toutefois les impaludés sont toujours des personnes qui reviennent de voyage, notamment en Afrique. Car il n’existe plus de cas autochtones. 

Carte des pays touchés par le paludisme.
Carte des pays touchés par le paludisme, ici en rouge. Source wikipedia.

70 % des morts du paludisme sont des enfants de moins de 5 ans

Médecins sans frontière

Quel est l’agent pathogène responsable ?

C’est un parasite unicellulaire du genre Plasmodium qui provoque le paludisme. Les principales espèces impliquées dans du paludisme chez l’être humain sont :

  • Plasmodium vivax
  • P. malariae
  • P. ovale
  • et P. falciparum

Le paludisme affecte l’espèce humaine depuis 50 000 ans. Il est passé du gorille à l’Homme et s’est ensuite dispersé à travers le monde.

De toutes les espèce Plasmodium falciparum est celui qui fait le plus de victimes. Mais toutes les formes sont potentiellement dangereuses.

Plasmodium falciparum est la forme la plus commune en Afrique subsaharienne et celle qui tue le plus de personnes avec environ 450 000 décès par an. Les victimes sont majoritairement des enfants de moins de 5 ans. Et si la situation mondiale c’est améliorée, l’Afrique reste durement touchée.

Sur le continent américain c’est Plasmodium vivax qui est responsable des trois quarts des impaludations.

Un enfant de moins de 5 ans meurt toutes les deux minutes du paludisme

Tedros Adhanom Ghebreyesus

Chaque année, 200 millions de personnes sont infectées par le paludisme. Cinq pays à eux seuls – dont quatre sont africains – comptent la moitié des cas : Nigéria, République démocratique du Congo, Mozambique, Ouganda et l’Inde.

Au delà du désastre humain perpétré par cet agent pathogène, le paludisme a un coup économique considérable pour les pays en développement. Les frais engagés pour lutter contre cette maladie se chiffrent en milliards d’euros. Ces impacts sanitaires et économiques sont particulièrement forts en Afrique subsaharienne.

On rencontre en Asie du sud-est Plasmodium knowlesi qui infecte certaines espèces de singes dont le macaque crabier (Macaca fascicularis) et que l’on retrouve impliqué dans des cas de paludisme humain.

Il existe de nombreuses espèces de Plasmodium qui infectent un grand nombre de vertébrés (mammifères, reptiles et oiseaux) mais qui ne constituent pas pour autant une menace pour l’Homme.

Comment se produit l’infection ?

L’agent responsable du paludisme est un parasite qui a besoin de deux hôtes pour réaliser son cycle : le moustique (environ 40 espèces d’anophèles peuvent transmettre la maladie) et un animal vertébré. Cet animal peut-être un mammifère, un reptile ou un oiseau. Mais le mécanisme infectieux reste toujours le même.

Rôle de l’anophèle

Lorsqu’un moustique va piquer un animal ou une personne impaludée il va se nourrir de son sang contaminé. Une fois ingurgités par le moustique, les parasites vont se multiplier et vont infecter les glandes salivaires de l’insecte. Dans le moustique va se dérouler la phase sexuée du parasite ! Le moustique est alors apte à transmettre le parasite à la personne qu’il va piquer par la suite.

Un moustique porteur de Plasmodium va injecter sa salive contaminée à la personne qu’il va piquer. Les parasites entrent ainsi dans l’organisme de l’hôte. Ils vont migrer dans le foie et s’y multiplier, puis poursuivre leur cycle dans les globules rouges.

Autres modes de contamination

L’agent pathogène responsable du paludisme peut être transmis de la mère à son enfant durant la gestation. Une transfusion sanguine ou l’utilisation une seringue usagée peuvent également transmettre le micro-organisme.

Quels sont les symptômes du paludisme ?

Une crise de paludisme se manifeste par les symptômes suivants qui constitue l’accès palustre:

  • Fièvre élevée
  • Frissons et sueur
  • Maux de tête
  • Fatigue
  • Douleurs musculaires et articulaires
  • Nausées et vomissements
  • Parfois de la diarrhée
  • Dans certain cas de la toux

Ces symptômes sont assez proches de ceux provoqués par le virus de la grippe. Les personnes de retour de voyage doivent consulter un médecin rapidement si ces symptômes font leur apparition.  Une forme particulièrement grave est nommée neuro-paludisme. On parle également d’accès pernicieux ou cerebral malaria en anglais. Elle est provoquée par Plasmodium falciparum. Son issue est souvent fatale même chez les patients hospitalisés. Il est nécessaire de procéder rapidement à un diagnostic afin de mettre en place un traitement adapté. Le paludisme est une maladie qui peut tuer. Les personnes qui n’entretiennent aucune immunité vis-à-vis de ce parasite sont particulièrement sensibles. C’est le cas notamment des voyageurs provenant de région indemnes de paludisme.

Comment diagnostiquer le paludisme ?

Le dépistage du paludisme se fait généralement par le test de la goutte épaisse. Une goutte du sang du patient est placée sur une lamelle de verre. Le microscope permet d’observer la préparation. L’observateur va rechercher dans le champ microscopique la présence d’hématozoaires dans les globules rouges. Un seul hématozoaire suffit à confirmer le diagnostic. Le test de la goutte épaisse a l’avantage d’être très rapide et de ne pas nécessiter un matériel trop couteux. Un microscope et une personne formée suffisent pour son dépistage. Quelques minutes de préparation et l’observation permettent de confirmer ou non une infection par le Plasmodium.

Il existe d’autres tests de dépistage. Mais ils demandent d’être effectués en laboratoire. Ils sont aussi plus couteux et plus longs à réaliser. C’est le cas de la recherche des antigènes ou la recherche de la présence d’ADN de l’agent infectieux par PCR.

Traitements et multi-résistance

Le premier traitement a été tiré d’un arbre sud-américain. Cette substance est la quinine. Elle fût très utilisée en Europe lorsque des pays comme l’Italie étaient fortement impaludés. Les chimistes en synthétisèrent plusieurs dérivés utilisés pour lutter contre les crises de paludisme. De nos jours, nous employons encore la quinine.

Traitements préventifs

Si vous projetez de voyager à l’étranger et en particulier dans une région tropicale, consultez votre médecin. Il sera à même de vous prescrire un traitement adapté au pays que vous allez visiter.

Pour être efficaces contre l’agent du paludisme, ces substances doivent être présentent en quantité suffisante dans le sang de l’individu. Il est donc important de débuter son traitement la veille du départ afin d’obtenir des taux sanguins suffisants. Le traitement doit être suivi en continu en suivant les prescription médicale. Il se prolonge après le retour durant une semaine à un mois.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande l’association de deux principes actifs dont l’un est l’artémisinine. Ces traitements sont les plus efficaces actuellement.

Traitements curatifs

Le paludisme est une maladie grave. Les infections doivent être traitées afin d’éviter les manifestations chroniques ou les complications qui peuvent parfois mener au neuro-paludisme. Ces traitements doivent être prescrits par un médecin.

Multi-résistances

Malheureusement des cas de multi-résistances sont apparus en Asie du sud-est. Cette multi-résistance pose de sérieux problèmes pour les professionnels de santé. Car il est possible de les souches résistantes se propagent géographiquement.

Le paludisme en France

La France et le Royaume-Uni sont les pays occidentaux qui recensent le plus de cas de paludisme d’importation. Les malades étant de retour pour la plupart d’Afrique subsaharienne où ils ont été contaminés. En France, chaque année entre 2000 et 4000 personnes de retour de séjour à l’étranger sont ainsi diagnostiquées et soignées.

Le paludisme autochtone ne concerne plus la France métropolitaine. Cela n’a bien entendu pas toujours été le cas. Ainsi, cette maladie touchée durement les populations humaines vivant dans la Dombes, la Camargue, la Corse et le marais Poitevin jusqu’au 19ème siècle voir jusqu’à la moitié du 20ème siècle.

Le paludisme concerne encore la Guyane française et Mayotte. Mais les zones à risques sont surtout rurales.

Le paludisme en Europe

Jusqu’à récemment le paludisme était présent dans les pays du sud de l’Europe et de la zone méditerranéenne en particulier. Mais pas seulement car l’on retrouvait des cas jusqu’au sud de la Finlande. Mais les travaux d’assèchement des marais et les actions de lutte contre les vecteurs ont permis de faire disparaître cette maladie.

Si le paludisme a fait son retour en Grèce, il est assez peu probable qu’il ne reprenne des zones auparavant impaludées. En effet, il faut réunir trois conditions pour que la maladie soit de nouveau endémique :

  1. Les moustiques doivent être capables de transmettre des souches de Plasmodium d’Afrique. Ils doivent être “compétents”. Cette compétence des moustiques européens est faible en comparaison avec les anophèles africaines.
  2. Les “rencontres” entre les anophèles et les Hommes doivent être nombreuses. Et les zones de prédilection des moustiques sont généralement peu peuplées/fréquentées.
  3. Les moustiques doivent trouver une personne malade. La probabilité pour qu’un moustique pique une personne portant le parasite, puis qu’il pique une autre personne est quasi-nulle

Ces trois conditions difficiles à reproduire rendent un retour en force du paludisme en Europe très improbable.

Comment se protéger du paludisme ?

Afin de vous mettre à l’abri des piqûres des moustiques, nous vous conseillons d’employer plusieurs méthodes de lutte.

Protégez-vous des piqûres avec des vêtements couvrants et une moustiquaire

Si vous vivez en zone d’endémie du paludisme vous devez vous renseigner sur la bonne attitudes et les mesures d’hygiènes à adopter : porter des habits longs sur les jambes et les bras, employer des répulsifs,…

De nombreux pays ont fait reculer le paludisme en encourageant leurs habitants à se protéger d’une moustiquaire durant leur sommeil. Les moustiquaires imprégnées d’insecticides sont souvent conseillées. Cette mesure est simple et elle donne de bons résultats.

Consultez votre médecin avant votre départ 

Si vous êtes voyageur en zone d’endémie, toutes ces mesures ne peuvent pas remplacer un traitement anti-paludéen.

Ce site n’a pas vocation à délivrer un diagnostic ou vous orienter vers l’automédication. Les maladies transmises par les moustiques peuvent avoir de graves conséquences. Consultez votre médecin en cas de symptômes inquiétants et avant de vous rendre dans une zone à risque.

Pour en apprendre davantage sur le paludisme

Le paludisme est la maladie parasitaire qui tue le plus de personne dans le monde. Lisez notre article sur le traitement du paludisme en Afrique.

Le paludisme est un parasite qui touche d’autres animaux. Lisez notre article sur le paludisme chez les manchots.

Quelles sont les autres maladies transmises par les moustiques ?

Les moustiques transmettent à l’Homme de nombreuses maladies. Consultez notre page présentant les principales maladies dues aux piqûres de moustiques.

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